Histoire de l'oppidum d'Ensérune

Vue aérienne de l'Oppidum et du musée archéologique depuis l'extrémité ouest du site

Parcourez l'histoire passionnante de l'oppidum d'Ensérune, une cité celtique au carrefour des civilisations !

Un peu d'histoire...

Un oppidum celtique

Crée vers -575 avant J.-C., Ensérune est une cité fortifiée ( un oppidum ) juchée sur une colline dont les pentes escarpées offrent une protection naturelle. Ce type d'agglomération est caractéristique de l'âge du Fer (850 à 50 avant notre ère).

Les auteurs antiques attribuent son territoire au peuple des Élysiques puis des Volques Tectosages. Les Celtes atteignent un haut niveau de maîtrise dans les arts du feu, de la céramique ou du verre. La métallurgie du fer, l’orfèvrerie, le monnayage en argent connaissent leur plein essor.

Épée, casque, bouclier d’apparat ornés de motifs animaliers et rehaussés de corail sont réputés auprès des plus grandes armées de la Méditerranée.

Dessin illustrant un guerrier celte en arme et son cheval à partir des éléments archéologiques découverts au sein de la tombe TB 163 : boucle de ceinture, fibules, bouclier, lance, épée et sa chaîne de suspension. — Dessin mettant en situation des objets provenant de la tombe TB 163 : boucle de ceinture, fibules, bouclier, lance, épée et sa chaîne de suspension.
© José Daniel Cabrera Peña / Centre des monuments nationaux

L'influence commerciale grecque ...

Vers - 600 avant notre ère., la création de ports grecs comme Massalia (Marseille), Agathé (Agde), Emporion (Ampurias) et Rhodé (Rosas) amplifie les contacts avec les commerçants méditerranéens qui contrôlent l’importation de denrées issues des comptoirs orientaux.

À Ensérune, cette influence de la sphère commerciale grecque bat son plein pendant près de 500 ans. L’exemple le plus éclatant demeure le succès incontesté de la vaisselle luxueuse à vernis noir, notamment coupes et cratères grecs.

Cratère en cloche attique au décor de griffons et d'amazones
© Laurent Lecat / Centre des monuments nationaux

... et ibérique

De -450 à -200 avant J.-C., le destin d’Ensérune demeure étroitement lié au monde ibérique : plus de 1000 graffites en alphabet ibère gravés sur céramique ont été découverts à Ensérune !

Il s’agit du plus important témoignage en Europe sur cette langue encore énigmatique.

Une vaste communauté culturelle ibère se dessine au nord des Pyrénées avec des jalons comme Port-Vendres, Caucoliberis (Collioure), Illiberis (Elne), Ruscino (Château-Roussillon), Le Port (Salses) et Pech Maho (Sigean).

Parviennent à Ensérune armes, céramiques, bijoux, objets votifs, vin et huile d’olive depuis les comptoirs commerciaux de Rosas, Ampurias, Ullastret en Catalogne voire du pays valencien.

Fragment de panse de vase en céramique campanienne à vernis noir à graffites ibériques, vers 200 avant J.-C.
© Laurent Lecat / Centre des monuments nationaux

Une ville romanisée

Vers -200 avant J.-C., la montée en puissance de la République romaine amplifie les échanges avec les cités gauloises du Midi. Le commerce du vin s’intensifie via la voie Domitienne tracée au pied d’Ensérune et reliant l’Italie à l’Espagne.

La création de la province de Narbonnaise marque l’intégration de la cité dans la nouvelle organisation administrative romaine.

Utilisation du latin, imposition de nouveaux systèmes de mesures, diversification du panthéon renvoient l’image d’une cité désormais romanisée alors que de grandes demeures urbaines (domus) sont édifiées à Ensérune, désormais intégrée dans l’Empire romain.